Le porche
Ce massif, par sa masse, assure la stabilité longitudinale de la nef à l'ouest. Il comporte deux étages et s'orne à l'ouest de la façade de l'église.
Cette façade est unique, caractéristique de Notre-Dame de Châtel-Montagne. Elle doit être admirée au soleil couchant d'été, depuis la route de Vichy.
L’étage inférieur
Au rez-de-chaussée, le massif occidental s'ouvre largement vers l'extérieur: par trois arc sur sa façade ouest et un arc sur chaque face latérale.
Il est divisé en trois nefs d'une travée, séparées par deux arcs en plein centre. Ces arcs sont formés de deux rangées concentriques à bords droits, sans décoration - comme les doubleaux de la nef. Ils retombent à une extrémité sur les impostes de piliers engagés, et à l'autre sur les contreforts décapités de la façade primitive. La travée centrale plus large est voûtée d'arêtes en blocages, les collatéraux en berceaux transversaux.
Sous le porche, le grand portail ouest très simple, coiffé d'un double rang de claveaux sans moulures s'ouvre sur la nef. A noter, de part et d'autre de la voussure de la porte, un tailloir et un chapiteau qui devaient supporter une colonne, correspondant à une probable arcade mais la porte centrale à été entièrement recrée.
De part et d'autre du portail, entre les contreforts, est réalisée une niche centrée dont le fond est constitué par la façade primitive. A la partie basse de la niche une murette rajoutée en fin de construction, et latéralement deux colonnettes de réemploi supportant le centre de la niche. La fenêtre murée visible à l’intérieure de l’église, au sud, est située deux à trois mètres plus haut que ces niches.
Ces colonnettes supportent les chapiteaux qui sont, peut-être de réemploi et les plus anciens de l'église.
Portail ouest. A moins qu'il ne s'agisse de création "à l'ancienne" du 18e siècle, créées dans du granit friable à très gros grains, érodés par les vents d'ouest.
A l'origine, le porche était un lieu "public", ce qui ne signifie pas "profane". Les mariages y étaient parfois célébrés avant les injonctions du concile de Trente.
Le seigneur pouvait y rendre sa justice, mendiants et pèlerins pouvaient y trouver un abris. Parfois des marchés pouvaient s'y tenir.
Vers le 9e ou 10e siècle le mariage qui était un acte privée devient progressivement un acte public. D’abord une simple annonce, plus tard une bénédiction par un prêtre, en public sous le porche de l’église. ce n’est qu’après 1200 qu’il sera célébré à l’intérieur de l’église selon un rituel de plus en plus codifié.
Ancienne fenêtre murée à droite de la porte
Sous le porche ouest
L’étage supérieure
L'étage du porche formant tribune s'ouvre à l'intérieur, sur la nef de l'église, par une large arcade médiane. Construite en même temps que reprenait la surélévation de la nef, le sol de la tribune est au niveau de l'arase des grandes arcades et sa voûte en berceau prolonge celle de la nef.
Les collatéraux , voûtés en demi berceaux, ne communiquent qu'avec la tribune, par deux arcs portées sur colonnettes créées durant les restauration du 19e siècle et remplaçant les pilastres d’origines.
Des restes de peintures anciennes (fresques - rubans plissés - fleurs stylisées) apparaissent encore sur ces arcs.
La tribune avait habituellement un rôle religieux.
Dans la tradition carolingienne, elle refermait souvent une chapelle dédiée à saint Michel.
Cela a peut-être été le cas à Châtel-Montagne, comme l'écrit le chanoine Joseph Clément, mais aucune preuve ne le confirme. (Chanoine Joseph Clément “Bulletin de la “Société bourbonnaise des études locales” - Sept/Oct 1913 p180-182
Tribune
A l’extérieur
A l'extérieur, les voûtes des collatéraux du porche et leur toiture sont nettement surélevées par rapport à celles des collatéraux de la nef.
Au dessus de l'arcade latérale du niveau bas, la façade latérale au niveau de la tribune est amincie et en retrait comme posée sur une marche.
Sur la façade sud cette marche sert de support à une rangée décorative de quatre petites niches cintrées, dont une seule ouverte éclairant le collatéral de la tribune. Cette fenêtre n’apparaît pas sur la gravure, pourtant si précise, figurant dans le “dictionnaire d’architecture” de “Viollet-le-Duc”
Le massif occidental, peut-être rapproché de modèles bourguignons car il s'ouvre vers l'extérieur au rez-de-chaussée.
Par contre, à l'étage, la tribune est beaucoup plus ouverte vers la nef qu'en Bourgogne où la communication est étroite, ainsi qu'en Auvergne, où l'ouverture est subdivisée par des arcatures.
Massif ouest
Dictionnaire raisonnée d’architecture de Viollet le Duc
Coupe longitudinale du porche Dictionnaire Raisonné d'Architecture de Viollet le Duc